Par Eric FAVEREAU, chronique « Société »
Ce chirurgien esthétique marseillais est l’inattendu lanceur d’alerte dans l’affaire des prothèses mammaires PIP.
Dans le tout petit monde des lanceurs d’alertes français, on avait en magasin Irène Frachon, pneumologue à Brest, mère de famille nombreuse et protestante. Par sa ténacité, elle avait fait exploser le scandale du Mediator en 2010. Débarque maintenant un profil inédit et inattendu : celui de Christian Marinetti, beau et riche chirurgien esthétique de Marseille, qui a fait basculer l’affaire des prothèses mammaires PIP, ces implants remplis d’un gel pourri.
A priori, les deux, qui ne se connaissent pas, ne se ressemblent en rien. Ils paraissent même aux antipodes l’un de l’autre. Sauf qu’ils ont un sacré point commun : ils n’ont rien demandé. Cela leur est tombé dessus, comme une évidence. «Quand on voulait comprendre les dangers du Mediator, on avait tout devant les yeux», nous avait dit Irène Frachon. «Alerter me paraissait basique», lâche, pour sa part, Christian Marinetti. Il raconte son histoire comme si elle était banale : «J’ai commencé à poser des prothèses PIP en 2001.» Et il avoue : «Elles n’étaient pas mal, car elles prenaient bien la forme du sein. La première rupture, je l’ai constatée en octobre 2007.» Bizarre ? «Pas tout à fait.» Les implants durent en moyenne dix ans, et une rupture n’est pas forcément inquiétante. «A la première, j’ai simplement notifié le problème au fabricant et à l’Afssaps [Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé, ndlr], comme j’en ai le devoir. A la deuxième rupture, quel